Song Kul est paraît-il le lac le plus touristique du Kirghizistan. Bon, on aura bien compris en trois semaines et demi dans ce pays que « touristique » ne prend pas le même sens ici qu’ailleurs.
Ou peut-être avons-nous eu de la chance ! Il y a effectivement un côté du lac rempli de yourtes. Beaucoup de touristes se retrouvent là-bas mais ce ne fut pas notre cas.
Attendez, je vous raconte !
Quelques informations pratiques d’abord :
- 6500 soms (soit 82 €) par personne pour 3 jours tout inclus (à l’exception des lunchs et du retour en taxi) en passant par l’agence Jailoo à Kochkor,
- 1h30 de taxi de Kochkor à Kyzart,
- Prévoir un duvet pour dormir dans les yourtes.
Le premier jour de trek à cheval à Song Kul
Enfin pas encore Song Kul !
Le départ se fait d’un petit village nommé Kyzart et c’est au terme du premier jour que nous dormirons près du majestueux lac Song Kul.
J’appréhendais de partir 3 jours à cheval sans en avoir jamais fait. J’avais bien testé le poney comme tous les enfants pendant une kermesse et surtout pour les photos.
Mais jamais de vrai cheval, plus haut que moi au garrot. Je n’ai jamais appris à en diriger un et j’avais peur de tomber sur un cheval fou qui n’écoute rien !
Finalement, le cheval, c’est cool mais ça fait mal au cul pendant 3 jours.
Le départ à cheval !
Déjà, il faut monter dessus. Ce qui relève plutôt du saut en hauteur d’ailleurs que d’une grimpette d’escaliers. Il faut mettre le pied gauche dans l’étrier et se projeter littéralement sur le dos du cheval.
Heureusement, nos gentils guides, plus jeunes que ma plus jeune sœur, étaient là pour nous aider. Et Romain a plutôt bien apprivoisé la technique puisqu’il a réussi à sauter sur son cheval sans même mettre le pied à l’étrier le dernier jour.
Agés de 17 et 18 ans, nos guides étaient encore à l’école et être guide pour les touristes, c’est leur job d’été. Ils apprennent à monter à cheval dès l’âge de 8 ans et sont bien plus doués que nous, forcément !
L’un d’eux parlait très bien anglais, l’autre un peu moins mais tous deux étaient très souriants et on a pu créer de la complicité rapidement.
Mon cheval était plutôt calme et écoutait bien. Il s’appelait Kachka, avait la crinière pleine de chardons et c’était un gros mangeur ! Celui de Romain était un peu moins docile, il voulait toujours aller à gauche…
Le premier jour a bien failli tous nous dégoûter. On a énormément marché à cheval : 4 heures d’affilée avant de faire la pause. Et nos fesses (même charnues) ne sont pas habituées aux soubresauts réguliers de notre monture.
C’est long. On avait faim en plus puisque nous sommes partis à 11h30 et avons fait notre pause à 16h.
Consultez aussi notre article sur le trek à Ala Kul.
L’arrivée aux yourtes
Mais le jeu en vaut largement la chandelle.
Au détour d’une colline, on aperçoit enfin les reflets bleutés d’une grande étendue d’eau. Pas de doute, nous arrivons bientôt près du lac.
Quand on a terminé cette première journée de cow-boy, on a pu profiter du lac pour nous tout seuls.
Une yourte pour nous, une yourte pour manger et où dormait la famille et une tente militaire pour préparer le repas.
Rien d’autre autour.
Uniquement le lac à perte de vue et deux collines autour de nous.
Nos seuls voisins se limitaient au troupeau de vaches et moutons et à nos montures.
Bien sûr, les garçons entament une partie de foot endiablée avec nos jeunes guides dès la descente de cheval (ils le regretteront un peu au vue des courbatures ^^).
Nous prenons le thé et mangeons bien au chaud dans la yourte (riz, mouton et salade de tomates et concombres). Les températures baissent vite dès que le soleil est couché. Et il faudra s’armer de courage pour aller faire pipi dans la cabane au fond du jardin !
Après une séance de yoga et méditation pour détendre les muscles, nous rejoignons les bras de Morphée pour une nuit en yourte, bien emmitouflés dans nos sacs de couchage.
Lisez aussi notre article sur Chatyr Kol et Kol Suu.
Le deuxième jour de trek à cheval
Au réveil le deuxième jour, nous prenons le petit-déjeuner : sorte de pudding de semoule au lait, gâteaux et thé.
Je n’ai pas très bien dormi, je me suis beaucoup réveillé et il m’a été impossible de dormir sur le côté. Le sol n’était pas très égal, il me semble !
On se prépare tranquillement. On lit, on fait des ricochets, on joue aux cartes ou au volley. Les garçons vont même piquer une tête dans le lac, ce qui fait bien rire nos jeunes guides.
Les chevaux se sont un peu fait la malle pendant la nuit, malgré leurs deux pattes avant attachées.
Finalement, nous quittons le camp vers 12h30 et faisons une pause après une heure de ballade pour déjeuner.
Le groupe est de plus en plus à l’aise avec le galop, si bien que nous avançons plus rapidement (même si je préfère aller au pas ou au trot pour ma part).
Les corps sont fatigués et meurtris par les courbatures. Les bleus au postérieur commencent à pointer leur nez et les genoux subissent pas mal la courbure que nous leur imposons.
Ça change de la chasse à l’aigle à Bokonbaïevo !
L’arrivée au nouveau campement
Nous arrivons au sein de notre nouveau campement aux alentours de 15h30. Ici, il y a quatre yourtes mais nous serons une nouvelle fois les seuls touristes.
Nous avons toujours le lac pour nous seuls. A l’arrivée au campement, nous nous reposons une heure puis les guides acceptent de repartir pour une heure de galop.
Je demeure au campement pour faire des captations vidéos du groupe, le galop, ce n’est pas mon dada.
Nous dinons de ravioles au mouton et d’une salade tomates et aubergines très aillée !
Dans nos duvets le soir, nous jouons aux cartes. Il fait plus froid que la nuit précédente, il n’y a pas de chauffage à la bouse de vache dans cette yourte.
Le troisième jour de trek à cheval : au revoir Song Kul
Le troisième et dernier jour, il faut redescendre vers le village de Kyzart. Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas bien dormi et je me réveille sans avoir faim.
Je me sens patraque et je préfère prendre un cachet pour la route.
Avant d’attaquer la longue descente, il faut remonter un peu. les chevaux sont fatigués, ils peinent. Le guide parlant le mieux anglais m’explique qu’après 3 jours de trek, ils se reposent parfois toute une semaine.
Nous faisons une pause au sommet pour admirer le lac une dernière fois.
Puis c’est parti pour la longue descente. La descente fait flipper surtout au début. Si à pied, ça n’a l’air de rien, allez donc vous jucher à plus d’1,60m de haut !
Les chevaux glissent un peu mais on se rassure en se disant qu’ils ont quatre pattes et sont bien plus à même de se rattraper s’ils tombent que nous (!!).
La suite se déroule sans accroc mais la descente est physique même pour nous. Ça tire dans les genoux et les dorsaux travaillent pas mal aussi.
On fait une nouvelle pause après la grosse descente puis on repart avant la pause de midi.
Le retour au village
Les derniers kilomètres dans le village me semblent interminables. Kachka, mon cheval est embêté par les mouches, il n’arrête pas de bouger la tête dans tous les sens et s’arrête sans cesse pour manger. Il ne regarde pas vraiment où il va.
A l’arrivée, nous sommes invités à prendre le thé avec les guides. Nous leur écrivons des remerciements sur une carte de Paris et nous leur montrons des photos de nos amis et notre famille.
Il est alors temps de prendre le chemin du retour en taxi, des étoiles pleins les yeux et la tête remplie de souvenirs.
Lisez aussi l’expérience d’Astrid sur le blog Histoires de tongs.
Coucou ! Je suis tomber sur votre blog complétement par hasard ! Merci pour vos récits 😀 On part la semaine prochaine (trop hate) et on prévoit également les 3 jours de trek à cheval (en étant tout aussi novice hihi). par ou êtes vous passé pour réserver ? C’est possible sur place du jour au lendemain sur place ou il faut mieux prévoir avant ? 🙂
Bonjour Elaïs ! Merci pour ton commentaire. Je viens de mettre à jour les infos pratiques de l’article, je n’avais effectivement pas précisé qu’il s’agissait de l’agence Jailoo à Kochkor. Nous avons réservé du jour pour le lendemain directement sur place. Aucun problème en septembre pour avoir de la disponibilité, je ne pense pas que vous ayez de soucis pour le mois de juillet non plus. Très beau voyage, profitez bien de ce magnifique pays !