Quand on annonce aux gens qu’on fait un tour du monde, viennent ensuite inconditionnellement une série de questions sur le dit tour du monde.
La plupart sont naturelles et sont des questions qu’on a également pu se poser. Elles concernent les raisons, l’itinéraire, le budget, l’organisation ou encore la durée du voyage. Et nous y répondons avec plaisir. Si en plus, cela peut donner envie à d’autres de partir, c’est encore mieux !
En revanche, il y a quelque chose de certes totalement naturel mais qui peut être assez irritant à la longue, ce sont les réflexions et le jugement. Mise au point sur 3 remarques qui me font saigner les oreilles.
Ce n’est pas un vrai tour du monde
Notre tour du monde a débuté par l’Asie, où nous sommes restés près de 7 mois : Chine, Malaisie, Thailande, Laos, Cambodge, Vietnam, Indonésie et Birmanie. Nous sommes actuellement en Nouvelle-Zélande pour 50 jours. La suite nous porte vers l’Amérique du Sud (Argentine, Chili, Pérou et Bolivie) et les Etats-Unis pour terminer.
A la base, nous devions partir une année. Nous avons ajouté 3 mois pour pouvoir profiter au mieux des continents que nous traversons.
A la vue de cet itinéraire, des quidams plus malins que les autres attestent : “Han mais c’est même pas un vrai tour du monde, vous passez pas par l’Afrique !” Et le pire, c’est que cela les offusque que nous appelions cela un tour du monde.
Pardon, j’aurais plutôt dû appeler cela un tour de l’Asie du sud-est, de la Nouvelle-Zélande, du sud de l’Amérique du sud et des Etats-Unis, au temps pour moi !
On entend aussi cela sur l’Asie ou sur le fait de ne pas passer par des pays ‘incontournables’ : “vous n’êtes pas allés en Inde”, “vous n’avez pas mis les pieds au Japon”, “vous ne passez pas par l’Australie ??”, et j’en passe.
Des pays laissés de côté sciemment
J’aimerais bien éviter de devoir justifier tous nos choix. Effectivement, nous avons laissé des pays de côté pour diverses raisons. Nous n’avions pas envie de passer par des pays, uniquement pour dire que nous sommes allés dans ces pays. Notre objectif n’était pas de cocher des cases en disant “ça, c’est fait” alors que nous sommes uniquement allés dans la capitale.
Nous voulons réellement passer du temps dans chaque endroit qu’on visite. Nous sommes passés en Australie en transit, sommes-nous réellement allés en Australie ? Bien sûr que non !
15 jours, c’est le minimum que nous consacrons et encore, on ne dit pas que nous pouvons visiter vraiment tout le pays en un laps de temps si court. En Malaisie, nous avons laissé Bornéo de côté, par manque de temps. Au Vietnam, nous n’avons visité que le sud.
Nous avons passé en tout deux mois en Chine et finalement, nous n’avons vu qu’une toute petite partie de cet immense contrée.
Notre définition du tour du monde
Un tour du monde ne signifie pas aller dans tous les pays du monde ou même se rendre sur chaque continent (sinon on y passe sa vie pour moi). C’est réellement voyager autour du monde. Et en ce sens, nous faisons un tour du monde.
Notre objectif est bien différent de celui de la fille qui a “visité” tous les pays du monde en un temps record. Quel est l’intérêt ? Que connait-elle de la beauté de chaque nation ? Que sait-elle de la culture de chaque peuple quand parfois elle n’a même pas quitté l’aéroport ? A-t-elle senti les odeurs des cuisines du monde ? Connaît-elle la misère de certains endroits ? A-t-elle été étonnée, émerveillée, choquée par des paysages, des habitudes culturelles ?
Notre but n’est pas de remplir notre passeport de tous les visas possibles mais bien de passer du temps pour découvrir l’étendue de la culture, de l’histoire et la beauté de chaque région du monde que nous visitons.
J’en parlais déjà avant de partir, nos objectifs restent les mêmes.
Il faut être riche
Deuxième idée reçue que nous allons déconstruire, le fameux “j’ai pas assez d’argent pour partir” et sa variante “il faut être riche !”.
On ne dépense pas plus qu’en France
Pour ce faire, je vais détailler mes frais mensuels. Je ne suis pas quelqu’un qui dépense beaucoup mais comme tout le monde j’ai de nombreux frais incompressibles en France :
- Mon loyer en colocation : 355 €,
- L’électricité en colocation : 35 €,
- L’eau : 10 €,
- Internet et téléphone : 35 €,
- Assurance habitation : 8 €,
- Les courses : 150 €.
Ce qui fait 593 € par mois, soit 20 € par jour.
Et je ne compte pas l’assurance auto que certains peuvent avoir et la mutuelle (encore payée par mes parents). Si j’ajoute à cela mes cours de danse (70 €) et les diverses sorties (bars, cinéma, boîte : une centaine d’euros par mois), j’arrive rapidement à plus de 750 € soit 25 € par jour et je pense être une petit consommatrice.
En Asie, on a souvent dépensé moins de 20 € par jour et par personne. Alors bien sûr, il faut compter le billet d’avion pour y aller mais en soit voyager en Asie est très économique. Je vous laisse relire nos bilans de la Malaisie, la Thaïlande (un pays cher pour le coup) et le Laos. D’autres bilans viendront pour vous montrer que l’Asie, c’est vraiment l’endroit où voyager quand on n’a pas trop d’argent.
Donc quand on me dit “c’est cher de voyager”, je ris doucement.
Faire des économies et continuer de travailler
Nous sommes partis avec des économies. Et faire des économies, ça veut dire avoir des priorités différentes. Réfléchissez aux euros que vous dépensez en sorties dans les bars, en boîtes de nuit, en cigarettes, en matériel hi-tech, en vêtements à la dernière mode… Je ne dis pas que ce sont des choses à éviter à tout prix mais quand on veut vraiment voyager, on se limite sur certains points afin de mettre de côté.
Réfléchir à sa consommation quotidienne fait partie du processus. Qui plus est, garder son portable plus de 6 mois, s’acheter moins de vêtements, privilégier la qualité sur la quantité, c’est aussi penser à la planète et pour moi c’est lié à l’envie de découvertes et dons de préservation de notre chère planète Terre.
Nous continuons également de travailler pendant le tour du monde sinon nous n’aurions pas assez d’argent pour visiter certains pays d’Amérique du sud, les Etats-Unis ou la Nouvelle-Zélande. Je fais durer le suspense mais sachez qu’en Nouvelle-Zélande, on ne dépense pas tant que ça.
Bien sûr, mon travail est faisable en freelance, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Mais dans ce cas, pourquoi ne pas faire du volontariat ?
Mais enfin, tout est question de priorité et de manière de voyager. Bien sûr, on privilégie des hôtels bas de gamme, on ne fait pas certaines activités onéreuses mais on ne se prive pas non plus. Il nous arrive de prendre des hôtels sympas de temps en temps et de craquer pour de la bouffe française. Mais on ne voyage pas en tour du monde comme on voyage 15 jours dans l’année.
Je vais vous donner un scoop : les backpackers ne sont pas riches en argent mais ils sont blindés en souvenirs.
Vous avez de la chance
Troisième idée reçue : vous avez trop de la chance !!
La chance, ca se provoque. Comme je l’ai dit précédemment, voyager pendant plus d’un an autour du monde demande de l’organisation et quelques “sacrifices” pour économiser. Certes, c’est une chance dans le sens où on ne fait cela qu’une fois dans sa vie généralement mais tout le monde peut le faire !
Et sa variante : tout est génial en voyage !
Elle va pas se plaindre, elle est au bout du monde !
Non, certes, je voyage, je ne m’en plains absolument pas, surtout que c’est mon choix et mes envies. Je dis simplement que voyager, c’est vivre. Et dans la vie, il y a des hauts et des bas.
En voyage, c’est la même chose. On voit des paysages de malade, nos sens sont en éveil constant, on en prend plein les mirettes. Et justement, nos sens sont sur-sollicités et les émotions sont décuplées. Qu’elles soient positives ou négatives…
Les coups de blues, les envies de rentrer, les journées où il ne se passe rien, les aléas des températures et des coups de pas de chance existent.
Mais comme on est en train de voyager, nos proches n’acceptent souvent pas que l’on “se plaigne” et qu’on ait des jours sans.
Il est parfois difficile de trouver une oreille (enfin un clavier) attentive alors que parfois on a juste envie de parler, d’avoir du réconfort, d’entendre que tout se passera bien ou tout simplement d’avoir des nouvelles. Parfois j’ai juste besoin de savoir ce que deviennent mes proches pour etre convaincue que je fais encore partie de leur vie. Certes je ne donne pas énormément de nouvelles personnalisée mais quand je le fais c’est plutôt sympa d’avoir une réponse.
Je vous assure que quand je me suis faite mordre par un chien et que Romain a eu un accident de scooter deux jours après, je me suis franchement demandée ce que je foutais là.
Bien sûr, cet article est à prendre (parfois) au second degré. Il est normal de se poser des questions sur notre tour du monde. Et donnez de vos nouvelles de temps en temps, ça nous ferait plaisir 😉
Je viens de lire attentivement vos impressions vos états d’âme vos coups de “spleen” et je suis en parfait accord avec vous !!!Évitez les BLABLAS en tout genre et vivez intensément cette année rallongée qui va vous laisser des souvenirs et des moments de pur bonheur pour le restant de vôtre vie !!!! J’ai moi même bien souvent eu des frissons plein le corps devant certains paysages et en pleurant de devoir quitter certaines rencontres du bout du monde ! Cela n’a pas de prix !!! Kiss Dan
On profite oui 😉
MERCI !!! Je vais ressortir cette article à beaucoup de personne de mon entourage !
Bonne continuation et merci de me faire vivre par procuration vos TOUR DU MONDE de folie !
Ahah ! Avec plaisir 🙂
On se sent moins seuls !
Bien dit !
Et euh… 100€ par mois pour aller aux bars et dans les boîtes…avec tes entrées gratuites ?? décidemment, je suis bien bien vieille…