Maintenant que j’ai terminé les articles sur l’Asie, je fais volontairement l’impasse sur la Nouvelle-Zélande. Rassurez-vous, j’y reviendrai, mais j’avais envie de vous parler d’événements plus récents. Ma rencontre avec le tango argentin !
A savoir, notre arrivée sur le continent sud-américain et la découverte d’une nouvelle culture, notamment en Argentine.
Mon histoire avec la danse
Avant de vous faire découvrir le tango argentin, j’aimerais revenir sur ma propre histoire avec la danse. Je suis comme on dit tombée dedans étant petite. A 4 ans déjà, je commençais par l’éveil au classique. Il serait intéressant de savoir si c’est ma mère ou moi-même qui était à l’initiative du projet.
Quoiqu’il en soit, je ne suis plus jamais ressortie de la marmite.
Le maître-mot : l’éclectisme !
J’ai continué le classique jusqu’à mes 11 ans, entamé le modern-jazz à 8 ans, chaussé mes premières claquettes à 12 ans et enchaîné mes premiers pas de rock à 14 ans.
Les cours de danse, les répétitions et les spectacles ont rythmé mon enfance et mon adolescence jusqu’à mes 18 ans, dans ma petite ville de Périgueux et grâce à une prof géniale qui continue d’enseigner : Véronique.
Le changement de vie
Arrivée à Bordeaux, entre les études et le job étudiant, je n’ai pas repris la danse la première année. Et quelle erreur ! Entre l’éloignement de ma famille, le changement de vie, le travail et les cours, la déprime n’était pas loin…
C’est pourquoi, j’ai repris dès l’année suivante avec une toute nouvelle discipline : la danse orientale. Et je suis plutôt bien tombée avec une prof ouverte, compréhensive, exigeante mais également bienveillante : Elsa. Au fil des années, c’est un groupe soudé de danseuses qui s’est constitué et outre la danse, c’est aussi l’ambiance générale de mes cours qui me manque.
Rires, doutes, pleurs, stress, réussites… Faire partie d’un groupe comme celui-ci est juste incroyable !
J’ai également repris la danse moderne il y a deux ans avec une prof fantastique nommée Tatjana. L’alliance des deux univers est un équilibre presque parfait pour moi qui aime la fusion entre les différents styles.
En revanche, la danse en couple est toujours quelque chose qui m’a fasciné et j’adorais danser le rock. C’est donc tout naturellement que j’ai voulu tester les cours de tango argentin dans le pays source.
Pour renouer avec la danse de couple.
Pour retrouver des sensations familières.
Et aussi pour savoir si j’étais encore capable d’aligner deux pas de danse ^^
Le tango argentin, brève histoire
Le tango argentin est né dans les faubourgs de Buenos Aires et de Montevideo (Uruguay) à la fin du 19ème siècle. A cette époque, l’immigration européenne est intense : italiens, espagnols, mais aussi allemands, français et juifs d’Europe de l’est.
Malgré les promesses d’un avenir meilleur, les immigrants ne font pas fortune et s’entassent à la périphérie de la ville de Buenos Aires. Des petits bals s’improvisent alors dans ces “conventillos”.
Utilisant la flûte et la guitare, mixant les pas de la habanera cubaine, du tango andalou ou gitan, de la polka, du yiddish ou encore de la canzione italienne, la milonga s’élabore. Elle donnera ensuite naissance au tango argentin que l’on connaît vers 1890-1900.
A cette époque, 75 % de la population est masculine, c’est pourquoi les hommes dansent ensemble. Les premiers milongueros (danseurs de tango) expriment ainsi machisme et virilité mais aussi leur sentiment d’exil, de nostalgie ou leurs peines de coeur. Petit à petit, les pas sont codifiés et complexifiés.
Pour plus d’informations, je vous conseille de lire la brève histoire du tango argentin.
Faire du tango argentin en Argentine
Arrivée au pays du tango, il était impensable pour moi de ne pas essayer. A Buenos Aires, je me suis rendue dans une milonga avec notre hôte AirBnB.
A la découverte d’une milonga
Une milonga est le lieu où se réunissent les argentins pour danser le tango. Nul cours, ce sont plutôt des soirées dansantes où s’enchaînent les morceaux de tango, vals et milonga (différents rythmes de musique, le tempo est plus ou moins rapide et les enchaînements diffèrent quelque peu).
Il suffit de payer son entrée, on a même droit à une boisson et un plat comme de l’omelette. Les milongas se tiennent dans différents lieux chaque soir et il est possible de passer sa semaine à les fréquenter dans le tout Buenos Aires.
L’ambiance est particulière. J’étais venue pour observer, j’adore voir les gens danser.
On s’assoit sur les chaises disposées autour de la piste de danse et c’est parti. Lucia, mon hôte m’explique comme cela se déroule : les femmes attendent et ce sont les hommes qui invitent.
Quand on est avec un partenaire, c’est pour une session de 3 ou 4 danses. Toutes les sessions s’enchaînent, entrecoupées d’un morceau de rock, de salsa ou d’une musique autre pour marquer les changements de partenaires.
Bien sûr, je pensais naïvement rester assise à regarder les autres danser mais c’est sans compter sur l’envie des argentins de faire découvrir cette danse.
J’ai été invitée trois fois et même si j’expliquais ne pas savoir danser le tango argentin, mes partenaires ont tous tenu à m’apprendre quelque chose. La posture à tenir, le rythme à suivre ou encore quelques pas.
Un premier cours de tango argentin
Après cette expérience, j’avais vraiment envie d’apprendre plus précisément le tango. J’ai donc pris un cours sur les conseils de Lucia quelques jours plus tard.
La prof était très sympa (mais quel argentin ne l’est pas) et m’a tout de suite mise à l’aise. Les autres élèves étaient en majorité des hommes (chose rare quand on apprend une danse de couple en France mais qui semble normal ici).
Ce sont donc les hommes qui attendaient que les danseuses soient libres pour une fois !
J’ai commencé par apprendre la posture si particulière du tango argentin… qui n’était pas du tout aisée pour moi !
Il faut se tenir légèrement en avant, les omoplates serrées et la poitrine bombée. La main doit exercer une légère pression sur celle de son partenaire afin de pouvoir être guidée correctement. Bien sûr, les abdos doivent être bien serrés pour éviter un mal de dos insidieux.
Après, comme la plupart des danses de couple, c’est l’homme qui conduit et la femme doit “simplement” être attentive à ce qu’il souhaite lui faire exécuter. Je mets “simplement” entre guillemets car cela demande énormément de concentration.
C’est une danse qui se vit véritablement entre les deux partenaires.
La danseuse doit toujours se tenir prête, constamment ramener ses pieds l’un contre l’autre et être souple sur ses jambes pour changer son poids du corps rapidement.
Le regard doit être dirigé vers le torse du partenaire pour observer les mouvements et les changements de direction. Les hanches des deux partenaires doivent toujours être face à face.
Un cours particulier à Mendoza
Forte de cette première expérience, j’avais envie d’en apprendre davantage. C’est donc en cours particulier que j’ai continué à Mendoza. J’avais deux professeurs pour moi toute seule : un homme et une femme.
En tango argentin, la femme n’a pas énormément de pas à retenir, la difficulté principale réside dans la compréhension des deux partenaires. Ainsi, il faut pratiquer pour apprendre et s’améliorer.
J’ai même pu commencé à placer quelques jeux de jambe, si typiques du tango argentin. Ces jeux de jambe ne sont pas forcément codifiés, c’est la femme qui les apprend seule et les place comme elle le souhaite au gré des enchaînements de son partenaire.
C’est épuisée, mais heureuse, que je suis ressortie de ses deux cours de tango argentin. Même si je ne pense pas continuer dans cette danse, je suis plutôt fière d’avoir pu en apprendre les rudiments sur sa terre natale.
sympathique article et bravo d’avoir essayé cette dnse compliqué !