Le lac Ala Kul ou Ala Köl ne se découvre pas vraiment en partant “à la cool”. La vue qu’on obtient se mérite et demande quelques efforts pour pouvoir profiter du lac bleu-vert entouré de montagnes.
Découvrez aussi notre bilan du Kirghizistan.
Quelques informations pratiques pour commencer :
- Trek à faire sur 3 jours en autonomie,
- Nourriture et tente à prévoir,
- Altitude maximum : 3860m,
- Dénivelé : +2000m, -2100m,
- Boucle depuis Karakol, en passant par Altyn Arashan.
La préparation la veille du trek
Avant de partir pour 3 jours en totale autonomie, il nous fallait un peu de matériel.
On est d’abord allés se renseigner au CBT (Community Based Tourism) de Karakol pour obtenir plus d’informations.
Il faut prévoir au minimum une tente pour la première nuit et un jour et demi de nourriture. La deuxième nuit, nous avons réservé une yourte avec dîner et petit déjeuner possible à Altyn Arashan.
Nous nous sommes ensuite mis en quête d’une tente et du matériel de camping pour manger. Il y a plusieurs loueurs à Karakol. Nous n’avons pas eu de succès avec le premier, Ecotour, mais nous avons trouvé notre bonheur chez Extreme Tour qui propose aussi du matériel de ski et de haute montagne.
Le gérant est un peu rustre (c’était un monsieur de la montagne) mais on obtient tout ce qu’il nous faut !
Budget : une tente deux personnes coûte 300 soms par jour (moins de 4 €).
Nous étions quatre et nous avons pris deux tentes,
un réchaud, un gaz, deux bols, deux fourchettes et une casserole
pour un total de 2860 soms les 3 jours (soit un peu plus de 35 €).
Une randonnée à Jeti Oguz
Ce jour-là, nous avons profité de la journée ensoleillée pour découvrir la vallée de Jeti Oguz. Nous avons fait une randonnée de 5h aller-retour depuis les 7 taureaux pour aller voir une cascade…
Bon la cascade ne valait clairement pas le détour mais la randonnée était plutôt sympa. Nous avons traversé des camps de yourtes, s’imprégnant ainsi du rythme de vie kirghize.
Les chevaux, les vaches, les chèvres et les moutons étaient partout. Il était juste dommage d’être sur la même route que les voitures une grande partie du chemin.
C’est aussi lors de cette randonnée que nous avons rencontré Guillaume et Alice avec qui nous sommes partis le lendemain pour le trek Ala Kul.
En redescendant, nous avons partagé un van avec une famille de locaux qui se rendait à une fête. L’une des filles parlait anglais et nous avons ainsi pu faire connaissance.
Finalement, le chauffeur (son frère), nous a déposé directement à Karakol (au lieu de Jeti Oguz) moyennant 1000 soms pour tout le monde. Il ne voulait pas qu’on se fasse arnaquer par les chauffeurs de taxi du village de Jeti Oguz.
Nous sommes ensuite allés acheter de la nourriture pour les trois jours de trek. Le village de Karakol possède plusieurs supermarchés pour acheter du pain, des pâtes, du fromage et de l’eau. Il y a également un marché (Bazar) pour acheter des fruits secs et des légumes de qualité.
Suivez aussi nos aventures sur la randonnée à cheval à Song Kul.
Le premier jour de trek vers le lac Ala Kul
Informations pratiques :
- Environ 9h de marche (sans les pauses),
- 18 kilomètres.
Allez c’est parti pour une grosse journée de marche !
La première partie du trek vers Ala Kul
Départ pour le trek à 7h30, nous rejoignons Guillaume et Alice à leur hôtel pour partager un van avec eux.
Il faut environ 45 minutes pour se rendre au début du trek. Il faut bien demander au taxi de vous poser à la barrière, au deuxième pont. Vous gagnerez une bonne heure de marche sur une route, ma foi, pas extraordinaire !
Nous commençons à marcher sur du plat à 8h20.
Le départ est compliqué pour moi, je ne suis pas habituée à marcher avec 5 ou 6 kilos sur le dos. En plus, j’ai passé mon sac à Romain et je me retrouve avec un sac pas du tout fait pour la rando. Bref, mon mode diesel est activé, au bout de quelques heures de marche, ça va mieux.
La vallée est splendide, on y voit de nombreux chevaux sauvages s’abreuver, dormir, manger ou courir.
La matinée se déroule sans accroc. Le chemin est plat avec quelques légères montées jusqu’à 12h. Un camp de yourtes est présent où nous nous posons pour pique-niquer près de la rivière.
La deuxième partie pour découvrir le lac
C’est là que les choses sérieuses commencent.
L’après-midi est beaucoup plus dure que la matinée. Dès la traversée du pont, nous faisons face à un mur de végétation qu’il va bien falloir monter.
Mais ce n’est pas le plus dur. Après ça, on a droit à une petite pause avec un replat qui ne durera pas très longtemps !
Le deuxième mur à franchir est plus abrupt et surtout on a commencé à prendre de l’altitude. Altitude que mes poumons et mes muscles ressentent bien puisque je suis obligée de m’arrêter assez régulièrement pour ne pas crever sur place ^^
La fin semble interminable pour espérer voir la vue sur le lac.
Nous avions prévu de dormir au deuxième camp mais nous nous arrêterons au premier aux alentours de 17h45.
C’est clairement la journée la plus compliquée en termes d’efforts physiques.
Nous montons les tentes au bord du lac en essayant de ne pas tomber dans les pommes quand on a la tête en bas. Je plaisante ! Enfin, presque pas étant donné que nous sommes à plus de 3500m d’altitude et que nous venons de faire 9h de marche.
Nous profitons de la vue au coucher du soleil tout en buvant du thé et en mangeant des noodles. Après le repas, tout le monde se sent mieux, moins nauséeux et prêt à faire la fête aller dormir !
Lisez aussi notre article sur Bokonbaïevo et la chasse à l’aigle.
Le deuxième jour de trek en descente vers Altyn Arashan
Informations pratiques :
- Environ 6h30 de marche (sans les pauses),
- 14 kilomètres,
- Nuit en yourte Ecotour : 600 soms par personne,
- Dîner à la yourte : 300 soms par personne.
Après une courte nuit, le petit déjeuner revigore les troupes. Nous plions notre campement et allons chercher de l’eau.
Au réveil, je suis déjà essoufflée (moteur diesel oblige !).
Il nous reste 2,5 kilomètres à franchir en pente raide.
J’aurais rêvé d’une activité plus tranquille à 8h du matin, tiens !
J’arrive au sommet après 2h30 d’effort pour profiter du point de vue plongeant sur le lac.
On en prend plein la vue et on discute avec d’autres Français (on ne croise que ça ici !).
Et maintenant, il faut redescendre !
Puis vient le moment fatidique de la descente. La descente. De la mort. Qui tue.
Contrairement au côté où nous avons monté, il n’y absolument aucune végétation de ce côté-ci. Uniquement de la terre, puis du pirier.
Le passage sur la terre fait vraiment flipper, la pente est à pic et ça glisse. En plus, on est obligé de s’arrêter pour laisser passer les gens qui montent. Le passage le plus impressionnant pour moi et vraiment pas un super souvenir.
J’avais juste envie que ça se termine et heureusement que Guillaume m’a filé ses bâtons et que Vea m’a aidé pour descendre dans le pirier.
Après avoir passé un sale quart d’heure, on retrouve de la végétation et une pente assez douce jusqu’au camp de yourtes à Altyn Arashan.
On descend tester les sources d’eau chaudes dont on nous a vanté les mérites. Mais il y a du monde et les bassins ne sont presque pas remplis. Nous remontons légèrement frustrés !
Heureusement, le repas à la yourte est copieux et nous avons même droit à une douche chaude.
Nous dormons dans les yourtes entourés par les chevaux, dont ils attachent les deux pattes arrière pour les empêcher de s’enfuir la nuit.
Dernier jour du trek : retour à Karakol !
Informations pratiques :
- Environ 4h30 de marche,
- 12 kilomètres.
Le lendemain matin, après avoir pris le petit-déjeuner dans la grande yourte, nous repartons.
Pensez à prendre votre douche la veille au soir. Le matin, le groupe électrogène n’est pas allumé et il n’y a donc pas d’eau chaude !
Le chemin est plutôt plat et sans grand intérêt.
Nous mangeons le midi sur une table près de la rivière puis nous repartons pour atteindre Aksuu.
Du village, nous prenons le marshrutka 305 pour Karakol (30 soms par personne).
Les organismes sont fatigués, j’ai la crève et des ampoules pleins les pieds !
En rentrant à Karakol, on part rendre le matériel, se doucher, lancer la machine et manger un morceau avant d’aller se coucher très tôt.
Consultez aussi notre article sur notre road trip autour de Naryn.
Derniers conseils pour réussir le trek Ala Kul
C’était certainement le trek le plus éprouvant de ma vie, entre la montée très raide le premier jour et la descente qui fait flipper le deuxième jour. Trois jours de randonnée, c’est vraiment la limite pour moi, surtout que c’était la première fois que je partais en autonomie.
Mais je l’ai fait.
Soyez préparé avant de partir. Même si on vous explique que c’est de la randonnée accessible, il y a quand même des passages compliqués, notamment la fameuse descente.
Le premier jour se fait normalement en deux jours en s’arrêtant où nous avons déjeuné. Le deuxième jour ne fait alors que 6 kilomètres (même si ce n’est que de la montée !).
Il est aussi possible de partir de Aksuu pour faire le trek dans l’autre sens. La descente devient alors la montée et la montée qu’on a fait la descente. Peut-être est-ce moins impressionnant ?
Mais il est tout à fait faisable également de venir jusqu’au pont en voiture et de faire la montée au lac dans la journée pour redescendre au même endroit.
Tout est possible ou presque !
Où manger à Karakol ?
- Dinara : ils ne parlent pas bien anglais mais vous pourrez manger dans des petites cases entourée de rideaux pour pas cher et c’est très bon !
- Café Kench : très bon, notamment leur soupe de lentilles mais plus cher que la plupart des restaurants au Kirghizistan et moins copieux.
- Stealth (ou Café Stel sur maps.me) : très bon, copieux et pas très cher (160 soms le boeuf à la tomate et les frites).
Pour en savoir plus sur Ala Kul, consultez l’article de Wikipedia.
Les photos sont incroyables !
Merci Mailys ! 😊
Bonjour Alexia,
Nous partons en septembre au Kirghizistan et nous comptons faire ce trek Ala Kul. Peux tu me dire si les sentiers sont bien indiqués ? est ce facile de trouver son chemin ? ou faut il une carte?
Merci
Bonjour Coralie,
Il n’y a pas d’indication à proprement parler (ou alors quelques panneaux ça et là). Cela dit : il y a des gens sur les sentiers donc peu de chances de te tromper. Pour plus de sécurité, je te conseille de télécharger l’application maps.me sur ton téléphone et d’installer la carte du Kirghizistan. Ce sont des cartes que tu peux consulter hors connexion et c’est plutôt pratique pour préparer son voyage. Les sentiers sont aussi indiqués.
Après ce que je te dis est valable sur le même parcours que celui que nous avons fait. Je n’en ai aucune idée pour les autres (il y a plusieurs manières d’aller à Ala Kul).
Bon voyage et profites-en bien !
Coucou et merci pour ton super article !
Sais tu s’il est possible de dormir en yourte la première nuit ou bien la tente est indispensable ?
Merci bcp
Marie
Bonjour Marie,
Non, il n’y a pas de yourte au premier camp dans le sens dans lequel nous avons fait le trek. Il s’agit simplement d’un camp pour planter une tente.
Tu as la possibilité de faire le trek dans l’autre sens (mon jour 3 devient ton jour 1) mais dans tous les cas, il y a un moment où il faut dormir en tente, à moins de redescendre par le même côté et de redormir dans une yourte de Ecotour.
Bon voyage 🙂
Bonjour, je sais que ça date mais aurais-tu le tracé du trek ou le point de départ précis ?
Bonjour Océane,
Non je n’ai pas le tracé précis du trek. Nous avions demandé au taxi de nous poser directement à la barrière au deuxième pont au début du trek depuis Karakol. N’hésite pas à aller au CBT (Community Based Tourism) de Karakol, nul doute qu’ils pourront te renseigner et même te fournir une carte. Nous avons utilisé Maps.me, les tracés sont indiqués pour le trek. Profite bien du trek et du Kirghizistan !
Bonjour,
Je pars au Kirghizistan cet été et j’ai bien envie de m’aventurer au Lac Ala Kul !
Finalement, si je comprends bien, c’est tout à fait faisable sans guide !?
Car je vois sur beaucoup de blogs que les gens ont opté pour l’option guide. Ça me fait beaucoup hésiter, surtout que j’ai plutôt l’habitude des randos, donc si je peux économiser dessus, ce serait top !
Et en termes d’équipement, que faut-il prévoir pour le sac de couchage ? Quelle température fait-il là haut la nuit ?
Bonjour Inès,
C’est un trek largement faisable sans guide, tant que vous êtes habituée des randonnées (comme vous pouvez le voir, c’est assez sportif et certains passages font un peu peur avec le vide). Je vous conseille de préparer votre trajet avec une carte en ligne, les tracés sont indiqués, donc aucun doute que vous y arriverez sans problème !
Je ne me souviens pas avoir eu spécialement froid mais je ne saurais vous dire les températures, j’avais un sac de couchage confort à 0° et le plus gênant pour moi était plus l’altitude que le froid.
Bon trek pour cet été, vous allez vous éclater !
Bonjour Alexia,
Merci pour ce super récit!
Petite question, aviez-vous réservé la yourt pour la deuxième nuit ou est-il possible d’y aller comme ça?
Merci d’avance de ta réponse!
Paul
Bonjour Paul,
Merci pour ton message 🙂
Oui, de mémoire nous avions réservé en avance.
Il est peut-être possible d’y aller sans réserver, mais c’est peut-être un peu risqué en fonction des périodes ^^
Bon voyage !